Que serais-je devenu sans l’Écluse ?
« Forgée par l’Histoire, la chanson déroule la fresque de l’humanité, récapitule ses évènements, témoigne de nos us et coutumes, de nos croyances. »
« La chanson est aussi un miroir tendu à nos vies. » Laurent Carmé
L’Écluse mon école .
Juin 1967 une jeune femme m’invite à l’accompagner dans un cabaret de chansons à Paris
À la porte de ce qui ressemble à un petit bistrot, une ardoise pend avec une liste de noms écrite à la craie. Le lieu est bondé les gens boivent, fument, parlent, un pianiste faisait l’ambiance musicale. On nous sert à boire. Une main sort des coulisses, agite un balai décoré de fleurs et frappe les trois coups, silence immédiat. « L’Écluse ouvre ses vannes de chansons, de poésie, d’humour, de numéros visuels » dit le présentateur, Dadet pour les intimes (André Schlesser). Commence alors deux heures de spectacle. Comédiens, chanteurs, mimes, dessinateurs se succèdent.
Tout un univers complètement inconnu me fascine, me questionne et me chamboule. De spectateur assidu du petit écran télé en noir et blanc, j’entre dans le monde du spectacle vivant.
Comment imaginer que cette soirée et toutes celles qui suivirent, seraient déterminantes, que l’un des fondateurs de ce lieu, Marc Chevalier deviendrait une sorte de père artistique et pédagogique ?
Je ne pouvais penser alors que la chanson et les arts donnerait du sens, m’éclaireraient sur les raisons de poursuivre une vie ?
Petit à petit je découvre ce que je ne savais même pas que je cherchais.
Hors de la petite vie prédéterminée, étriquée, promise, je sortais d’une coquille et devenais curieux. Avec les soirées à l’Écluse, le compagnonnage de Marc et Christiane Chevalier, la formation reçue à l’INFAC, je m’interrogeais sur le rôle des artistes e de leur art.
Impossible d’imaginer que cela deviendrait un pilier de vie, un artisanat, un moyen de dire.
LAURENT CARMÉ écrit un beau livre à paraitre bientôt qui pourrait s’appeler, mettons le titre long : « La Chanson de L’Écluse Une histoire du spectacle rive gauche – Marc Chevalier » on en reparlera.
Le patrimoine chanson existe. La chanson a une histoire. Que sont devenus ces artistes et leurs chansons passés par les cabarets et l’Écluse en particulier ? Ont-elles encore une actualité ?
J’ai l’intention de communiquer sur ce thème et même plus, cette année
A bientôt la suite…
‘
« Comme à la maison »
« Comme à la maison »
Lancement de la réédition de
Camerlynck Chante Debronckart
Et retrouvaille avec Ami de Bel Ouvrage
Autour de L’œuvre de Gilles Vigneault et de sa parentèle
Nous composerons avec les chansons des deux Albums, d’artistes qui m’accompagnent depuis toujours : Jacques Debronckart, Gilles Vigneault, Anne Sylvestre, Laurent Sillano et d’autres…
Je suis interprète, j’essaie d’être un passeur.
J’écris des spectacles pour transmettre, pour retrouver la mémoire et la partager en Direct, en vivant.
Artisan je suis et le resterai, un peu comédien qui chante.
Nous avons des choses à dire… entre nous et avec Nathalie.
La rencontre avec Nathalie Fortin se fait dans le compagnonnage continue. Elle est dans le chant, dans les mots avec les instruments de musique du moment, avec ma voix.
C’est le fruit d’heures, de jours, d’années de réflexion, d’intégration, d’écoute
pour être Ici et maintenant.
On vous espère.
Le peuple des bénévoles – deuxième partie
DEUXIÈME PARTIE
Au cours de cette même période, j’ai pris la responsabilité d’initier, accompagner et diriger la création d’un festival à Arras « Faites de la Chanson » aux côtés de l’association Di Dou Da qui tenait à mettre en lumière ses 10 premières années de concerts découvertes et d’actions autour de la chanson comme le projet « Nous chanterons les droits de l’Homme » impliquant 400 enfants sur trois années. S’ensuivit une décennie de riche collaboration au service de DIDOUDA, de son projet rassemblant professionnels et amateurs, et de ses dizaines de Bénévoles. Certains avaient des engagements sociaux et humanitaires, d’autres plus politiques comme dans des mouvements comme ATTAC.
Au moment de « Faites de la Chanson » la quasi totalité répondaient présents. Une bonne centaine de personnes mobilisées œuvraient à des tâches nombreuses et variées. La longue préparation bénévole de ce festival pouvait parfois être jalonnée d’âpres débats ou de tensions bien naturelles. Mais tous ces acteurs engagés et désintéressés partageaient surtout la même conviction : celle de construire en commun. Personne n’aurait pu financer cette semaine de festival et ses mois de préparation, à moins de mettre les prix des places à plusieurs centaines d’euros (comme le Main Square proposé parle Groupe Privé Live Nation proposé à Arras aussi, quelques jours après le festival de Di Dou Da )
Quelques subventions publiques, des mécènes et des donateurs soutenaient ce que nous appelions l’Éducation Populaire. Ces mouvements humanistes qui nous permettent de nous auto-éduquer par l’expérience, la recherche de complicité auprès de plus compétents que nous. Nous définissions des règles et petit à petit dans le développement du projet, nous faisions naître et vivre une philosophie. Dans les projets du Forum et ceux de Di Dou Da c’est l’HUMAIN qui était au centre. C’est l’HUMAIN qui nous animaient toutes et tous. Dans les spectacles bien sûr mais aussi dans les différentes animations et ateliers. Nous échangions beaucoup et sincèrement, loin des égos des uns et des autres, et surtout d’un seul.
Autres bénéfices, de ce festival comme tant d’autres plus économiques ceux-là ,: les transports, des bars, des restaurants, des hôtels accueillent des clients qui consomment et reversent impôts, contributions salariales, et sociales etc. Je me souviens qu’un directeur d’hôtel me remerciait pour le festival parce que chaque mois de juin son chiffre d’affaire était bien meilleur. Cela grâce aux artistes mais aussi à des dizaines de bénévoles. Ce qui prouve une fois de plus que les subventions culturelles sont en partie un investissement économique et non des cadeaux.
Quinze années d’engagements, de recherches, des centaines de bénévoles, d’amateurs participants à des spectacles ne seront plus jamais respectés parce que certains veulent jouer aux professionnels et n’ont d’autres ambitions que leur égo ou le fric. Le commercial prend le dessus, la Philosophie du projet n’est plus respectée. Certains élus sacrifient et méprisent des années de travail de militants culturels. Le Paraître passant, hélas, désormais avant l’Être.
De France et d’ailleurs on constate chaque jour que le bénévolat est de plus en plus souhaité non pas pour le développement et l’épanouissement des humains, mais comme main-d’œuvre gratuite dédiée à la réalisation d’un projet personnel ou commercial. On me dit qu’Il est envisagé de privatiser des institutions culturelles, des orchestres, des compagnies de danse comme le sont et le seront d’ailleurs certains musées. On me dit que Même les vieilles charrues vendent leurs âmes.
Les temps sont lourds pour l’Humain et plus que jamais avantageux pour le fric et l’industrie culturelle puisque désormais c’est ainsi qu’on appelle la Culture.
Il me semble qu’à l’heure où tout devient produit commercial, où nous sommes nombreux à déplorer la perte de sens, ou des milliers de gens se sentent perdus et abandonnés et se réfugient dans des mouvements violents et ou religieux, il devient urgent de témoigner, de parler, d’écrire. Aller à la recherche de sens me parait indispensable.
Nos actions culturelles, et elles seules, sont plus que jamais ESSENTIELLES pour rassembler, pour nous encourager à continuer à rêver et nous permettre de construire un Demain riche, créatif et positif.
Le peuple des bénévoles – première partie
PREMIER ÉPISODE.
Dans un grand article d’Hexagone Floréal Melgar a bien raconté la création du Forum Léo Ferré et aussi les chansons et les anarchistes. Son texte m’a fait beaucoup réfléchir à mes aventures humaines et chansons et donc à ceux qui composent
Deux expériences déterminantes « LE FORUM LÉO FERRÉ » qui continue sa vie avec les mêmes intentions, la même philosophie vivante
Et « FAITES DE LA CHANSON » l’association mère qui de fait a été écartée, les structures, le titre ont été bouleversés et donc modifient considérablement la philosophie et par conséquence le projet lui-même.
LE PEUPLE DES BÉNÉVOLES.
Ma presque retraite inactive, m’incite à regarder dans le rétroviseur et faire un petit inventaire de ces expériences.
Je parlerai avant tout des expériences humaines.
Mes responsabilités professionnelles comme animateur culturel, directeur de MJC, formateur, artisan de spectacles ont été riches de rencontres avec les publics, les militants et les bénévoles.
Comme beaucoup, je constate que trop souvent on ne parle que des Vedettes, de ceux qui ont eu les idées, mais si peu de celles et ceux qui ont favorisé leur mise en œuvre et permis la vie des aventures artistiques, culturelles, humaines. J’aimerais témoigner de deux associations et structures qui me tiennent à cœur avec lesquelles j’ai beaucoup partagé et surtout appris.
Il y a environ 15 ans, quelques difficultés de location de salle pour accueillir nos stages A Corps Voix, m’ont amené à inciter l’ami Alain Poitou à contacter l’Équipe du Forum Léo Ferré afin de Louer leur salle en journée le samedi et le dimanche.
Marie Hélène Soupault et Christian Guéraud nous ont proposé de faire un premier essai. Ils étaient investis activement et manuellement depuis le début dans l’aménagement des locaux et, après la disparition de Julien en Novembre 2001 et le départ de Geneviève en 2002, ils ont intégrés l’équipe de gestion et de programmation. Date fut prise. Le premier stage eut lieu. 10 participants, un pianiste et moi-même avons inauguré ce qui restera une très belle aventure commune d’un peu plus de dix ans. Marie Hélène Soupault et Christian Guéraud était à chaque fois présents. Ils nous ont assuré que ce que nous faisions correspondait à l’esprit du Forum.
Un agenda pour l’année fut établi et les conditions de mise à disposition des lieux clairement définies. 12 ans de stages au Forum ont tissé des liens étroits et de confiance avec l’équipe qui gère et anime.
Des cartes blanches aux amateurs, des rencontres, l’accueil d’artistes acceptant une première partie de trois chanteurs amateurs ont permis aux « stagiaires » de multiplier les expériences. A Corps Voix a organisé des stages « Sous le regard de » avec Céline Caussimon, Rémo Gary, Michèle Bernard, Jean Guidoni, Laurent Viel, Denis d’Arcangelo, Romain Didier, Bernard Joyet, Anne Sylvestre. Des stages de weekends prolongés complétèrent les activités d’A Corps Voix au Forum Léo Ferré. Les Locaux étaient loués et ont contribuémodestement au budget du Forum.
A chaque stage Marie Hélène et Christian, organisaient, bénévolement, les repas du midi pour les stagiaires moyennant une contribution financière. Parfois Floréal et Elizabeth se mêlaient à nous.
Les participants aux stages venaient de la province et de la région parisienne. Ils apprirent à connaitre mieux cette salle de spectacle unique et conviviale. Ils découvrirent des artistes jusqu’alors inconnus d’eux. Le Bouche à oreille se développait parmi nos participants. Certains comme Danièle Dufaure devinrent des bénévoles du Forum. D’autres des spectateurs fidèles. Isabelle Aichhorn accompagnatrice de ces stages devint même présidente de l’Association Thank You Ferré quand Floréal décida de passer la main.
Ce fut l’occasion d’une évolution administrative et artistique importante qui dura 4 années. Cela permit la vente des murs que des bénévoles, par leur engagement, leur rigueur leur générosité permanente, finirent par acquérir.
Bien sûr les artistes ont contribué à la vie et au rayonnement du Forum. Les artistes cela se voit, cela s’entend. Mais les bénévoles, ces travailleurs de l’ombre, qui en parle ?
Quelques exemples attestent à mon avis de la fraternelle ambiance qui régnait et de la qualité des liens entre les amateurs et les professionnels. Ainsi Elizabeth Souchu assuma la régie et petit à petit se forma aux lumières de spectacle et au son. Elle vécut les prestations artistiques de l’intérieur. Le rythme d’un spectacle dont elle se sentait de plus en plus participante la rendait heureuse et complice. Qui en parle ? Et Dominique et Jean Louis Pizivin, et ceux qui servaient à table les caillettes et autres terrines, les boissons, et celui ou celle qui accueillait à l’entrée et vendait les billets ou les CD des artistes. Qui en parle ? Des chanteurs où musiciens n’imaginaient pas toujours à quel point ces humbles passionnés de culture, de chansons, de musiques contribuaient formidablement à ce que, nous autres Saltimbanques, puissions montrer notre travail. Beaucoup étaient impressionnés de voir tant de gens se mettre silencieusement au service de nos prestations, et de tout faire pour que tout se passe le mieux possible artistiquement et techniquement. Ce peuple de bénévoles a créé un lieu de résistance culturelle Vivant et le plus libre possible.
J’ai découvert pendant ces années essentielles de mes activités artistiques l’importance de ces Bénévoles. J’affirment que le moindre festival ne peut survivre sans les bénévoles. Ils sont plus que la valeur ajoutée des évènements culturels. ILS SONT AU CŒUR. Ce sont des Bénévoles qui ont géré le Forum Léo Ferré avec comme préoccupation prioritaire : Permettre aux artistes de ne pas avoir à PAYER pour chanter à Paris. Et si possible recevoir au moins un cachet minimum et pouvoir vendre leurs disques ou livres. Les créateurs du Forum dont parle Floréal, entouré d’une équipe de bénévoles sans cesse en évolution, ont créé dans la durée ce lieu mythique. La gestion hebdomadaire et financière était réalisée sous le regard d’un expert-comptable Bernard Gasne-Cotelle, un professionnel d’excellent conseil. C’est ce qui a permis de sauver et maintenir ce lieu Magnifique, de faire vivre son âme et de perpétuer la philosophie du projet. Isabelle Aichhorn qui a succédé à la Présidence, pendant 4 années, a poursuivi avec l’équipe la gestion, la réorganisation administrative et l’orientation artistique.
Sans les bénévoles les artistes n’auraient pas bénéficié de cet Espace. Ils en avaient pleinement pris conscience. La preuve : tout juste après la vente des locaux à une autre structure choisie par le conseil d’administration de Thank You Ferré, Ils répondirent présents au Marathon exceptionnel qui a marqué à la fois la fin de cette association et de la première partie de vie du Forum Léo Ferré. L’association a pu se permettre de payer les dernières charges financières et de répartir après la fête de Clôture les quelques bénéfices restant à plusieurs associations.
Les frais de cet événement magnifique et inoubliable que fut ce Marathon ont été entièrement couverts par Thank you Ferré parce qu’une fois encore les BÉNÉVOLES ont très bien géré l’argent, l’organisation du Forum et de la Fête ainsi que le passage de témoin aux équipes suivantes animées par Gilles Tcherniak, puis Roxane Joseph et aujourd’hui pas Stébane Lam.
ET LE FORUM POURSUIT SA BELLE ROUTE AVEC UNE ÉQUIPE MAGNIFIQUE DE VOLONTÉ, D’ÉNERGIE, ET PLEINE D’IDÉEES EN DEVENIR.
Ce furent 20 ans d’une vie artistique culturelle intense aux portes de Paris portées par des amateurs passionnés, exigeants, comme l’était le public qu’ils ont rendu si heureux.
Et tous m’ont appris à devenir et être ce que je suis aujourd’hui
Christian Camerlynck
Ce qu’ils en disent (à propos du disque)
Cher Christian
Votre titre est très bon et je vous remercie de l’avoir choisi. Vous êtes, Nathalie et toi et Compignie et les autres des amis de bel ouvrage ! J’ai bien aimé entendre une autre façon de proposer les paroles et le beau piano si sensible de Nathalie est magnifique.
La chanson de Bubu (Michel Bühler) est très belle et d’une actualité quotidienne. Et je ne serais pas surpris d’apprendre que votre « initiative » ait été une bonne eau pour mon petit moulin.Merci
Gilles Vigneault
Pour tout
Ton vieil ami
AUTOUR DE Gilles Vigneault
2CD-AUTOUR DES CHANSONS-POÈMES DE GILLES VIGNEAULT ET DE SA PARENTÉ ANNE SYLVESTRE, MICHEL BUHLER, FÉLIX LECLRC, GEORGES DOR & LAURENT SILLANO : UN BEL OUVRAGE !
Un mot en passant pour te dire tout le plaisir que j’ai eu à écouter ce double CD. Vous avez réalisé là avec Nathalie et le studio Malambo un travail superbe, tout en délicatesse et en retenue. J’ai beaucoup apprécié la double voix au piano de Nathalie Fortin, tes interprétations pleines de douceur et d’humilité et… quel répertoire ! Voilà un bien bel objet, au graphisme impeccable, ce qui ne gâte rien, qui nous entraîne en pays de poésie. Tu laisses là un beau témoignage et grâce à toi j’ai redécouvert les chansons de Vigneault. Merci!
Gilbert Lafaille
Christian, Je viens de recevoir votre disque. C’est tellement beau et doux, et tout et toi. Merci de chanter à mon oreille. En vous écoutant, en souriant, en pleurant. Mon accordéon se réveille tout plein d’amour. Merci. »
Sébastien Mesnil
“Christian Camerlynck Nathalie Fortin
L’ouvrage et beau ! l’œuvre et belle ! Indispensable. Chez EPM … »
Bernard Joyet
Le chant de l’artisan
Chanteur-acteur, artisan interprète, passeur de chansons et d’émotions, comme il aime à se qualifier lui-même, Christian Camerlynck, depuis quarante ans, s’incarne dans les œuvres des autres, leur donne corps et voix, s’emploie à faire de l’interprétation…
Que vaut la vie ?
Ruben Um Nyobé, Barthélémy Boganda, Patrice Lumumba, Président Nelson Mandela, Rosa Parks, Myriam Makeba, Aminata Traoré, Ellen Johnson-Sirleaf, Leïla Chaïd, Arsène Minski petit frère centrafricain. Que vaut la vie ? Que vaut la vie si les rêves ne nous font plus avancer ? Si les puissants manipulent au lieu de servir ? Si chaque enfant qui nait est condamné, juste pour être né, à la faim, la soif, l’ignorance? Que vaut la vie si le Blanc ne comprend pas que le Noir lui manque ? « Si les racistes se trompent de colère ? » Si je refuse de savoir que des millions d’africains sont morts pour ma Liberté ? Ma Liberté ! Si un africain ne peut étudier en France quand moi je peux faire les soldes à New York… les soldes, et sans visa ? Que vaut la vie Si je ne peux accueillir un ami africain chez moi ? Que lui dirais-je, quand nos présidents font la bise aux dictateurs sur le perron de leur palais ? Si je ne verse mes larmes sur l’esclavage d’hier et d’aujourd’hui, Si je ne réclame mémoire et justice ? Si je n’exprime ma colère ? Que vaut la vie Si je ne vois en l’adulte bafoué l’enfant? L’enfant… asservi, l’enfant qui n’a pas eu la chance de bien naître ? Que vaut la vie Si je n’ai pas le choix de mes utopies ?
Que vaut MA vie si je ne tends la main à l’homme et la femme qui marchent pour la dignité de leurs enfants? Si je ne dis pas tout ce que nous avons à apprendre de l’obsessionnel Courage des peuples africains ? Si je ne témoigne de la beauté des peuples, de l’infini des langues, de la grandeur des cultures ? Que vaut ma vie, si je n’affirme que le Tabernacle de nos racines se trouve en Afrique
Christian Camerlynck
NB « Si les racistes se trompent de colère ? » Léopold Sedar Senghor